Le congrès 2023 de La Riposte socialiste prépare les marxistes canadiens à la guerre des classes

Environ 250 révolutionnaires se sont réunis à Toronto du 20 au 22 mai pour le congrès 2023 de Fightback et La Riposte socialiste, la section canadienne et québécoise de la Tendance marxiste internationale (TMI). Ce congrès avait lieu sur fond de crise sans précédent du capitalisme mondial sur tous les fronts, de l’inflation galopante et de la dette à la guerre en Ukraine en passant par l’urgence climatique qui s’accélère. Face à des conditions intolérables pour lesquelles la classe dirigeante n’a pas de solution, les masses se soulèvent et la lutte des classes atteint un niveau jamais atteint depuis des décennies. Alors que cette lutte s’intensifie dans le monde entier, les travailleurs et les jeunes révolutionnaires en quête de solution se tournent de plus en plus vers les idées marxistes.

La diversité des régions d’où sont venus les camarades pour participer au congrès témoigne de l’expansion des forces marxistes à travers le Canada. Les participants comprenaient des travailleurs et des jeunes de Toronto, Montréal, Edmonton, Calgary, Vancouver, Victoria, Halifax, Ottawa, Waterloo, Kingston, Québec, Sherbrooke, Gatineau, Rivière-Rouge, Regina, Sudbury, Barrie et Grand Prairie. Réunis dans un contexte de bouleversements à l’échelle mondiale, les camarades ont fait preuve d’un sérieux et d’un enthousiasme pour les idées nécessaires à la victoire dans les événements révolutionnaires à venir, ce qui s’est ressenti dans les rapports et les discussions tout au long du congrès.

L’inflation mène à la lutte des classes

Fred Weston, membre de la rédaction du site web In Defence of Marxism, a commencé par une présentation des perspectives pour la révolution mondiale. Dans tous les pays, le même processus se déroule à un degré ou à un autre : une instabilité croissante, une classe dirigeante qui saute d’une crise à l’autre et des conditions qui poussent les travailleurs à la lutte des classes. La bourgeoisie avait déjà accumulé une dette massive en renflouant les banques et les entreprises après la récession de 2008-2009. Puis la COVID-19 a frappé, et l’impression d’argent à grande échelle a été utilisée pour prévenir une nouvelle crise, déclenchant une inflation galopante. La solution de la classe dirigeante à l’inflation a été d’augmenter les taux d’intérêt et de forcer la classe ouvrière à dépenser moins, ce qui a créé le pire des deux mondes pour les travailleurs : l’inflation combinée à une augmentation du chômage.

L’inflation alimente la lutte des classes dans le monde entier. Au cours de la discussion, les camarades ont décrit comment la crise mondiale du capitalisme se manifeste dans différents pays. Des catastrophes au Pakistan et en Turquie aux mouvements de masse et aux vagues de grèves en Europe, en passant par la désintégration violente du Soudan et d’Haïti, le capitalisme échoue partout. Le monde assiste à l’effondrement de l’ordre capitaliste mondial établi après la Seconde Guerre mondiale. Les camarades ont souligné la nécessité d’une indépendance politique de la classe ouvrière et d’une direction révolutionnaire.

Si le Canada a été un peu plus calme que beaucoup de pays dans le monde, les choses commencent à se réchauffer ici aussi. Comme l’a expliqué Julien Arseneau, de la rédaction de La Riposte socialiste, dans son introduction à la séance sur les perspectives pour le Canada, ici aussi, la combinaison de l’augmentation du coût de la vie et de la stagnation des salaires frappe les travailleurs et suscite une colère massive contre l’establishment. Les travailleurs sont dans une situation où ils doivent soit accepter la détérioration de leurs conditions, soit se battre pour défendre leur niveau de vie – et les travailleurs choisissent de plus en plus de se battre.

Il y a d’abord eu la grève historique des travailleurs de l’éducation du SCFP en Ontario, qui a forcé l’abrogation d’une loi de retour au travail pour la première fois avec la menace d’une grève générale; et plus récemment, la grève des travailleurs fédéraux de l’AFPC, l’une des plus grandes grèves de l’histoire du Canada. Au Québec, un front commun des syndicats du secteur public est sur le point d’entrer en collision avec le gouvernement de la CAQ, qui offre une augmentation salariale dérisoire de 9% sur cinq ans, alors que les travailleurs demandent une indexation à l’inflation. Les camarades québécois, selon Julien, devront se préparer à un « automne chaud » et gagner les travailleurs les plus radicaux aux idées marxistes au cours de ces événements.

La jeunesse révolutionnaire

Au Canada et au Québec comme dans le reste du monde, le portrait d’un monde en crise absolue s’offre à nous. Face à cette situation, l’humeur des jeunes en particulier change radicalement. Comme l’ont souligné certains participants, cela se traduit à la fois par une montée des sentiments « doomeristes », mais aussi par des sentiments révolutionnaires. Selon un récent sondage de l’Institut Fraser, un groupe de réflexion canadien de droite, 29% des jeunes Britanniques pensent que le communisme est le système économique idéal. Au Canada, le même sondage indique qu’un million de jeunes Canadiens veulent le communisme. Dans ce contexte, les marxistes doivent intervenir avec audace pour atteindre ces jeunes et leur proposer des idées révolutionnaires susceptibles de résoudre cette crise.

Comme Fred l’a expliqué lors de la dernière séance sur le travail de la Tendance marxiste internationale à travers le monde, nos camarades en Grande-Bretagne en particulier ont atteint directement ces couches radicalisées avec un appel audacieux : « Tu es communiste? Alors rejoins les marxistes! » Cette campagne a permis à notre section britannique de grandir rapidement. Mais les forces du marxisme se développent dans le monde entier, comme l’a expliqué Fred. Plus de gens que jamais cherchent une réponse révolutionnaire à la crise du capitalisme. Chaque année, la TMI s’étend, s’implante dans de nouveaux pays et renforce ses sections.

Au Canada aussi, les forces du marxisme se sont développées. Comme l’a expliqué Joel Bergman, membre de la rédaction de Fightback et de La Riposte socialiste, lors de la séance sur l’organisation, nous sommes passés d’un seul camarade dans les années 1990 à des centaines aujourd’hui grâce à notre défense sans concession du marxisme authentique. Alors que de nombreux groupes ont succombé aux diverses pressions des politiques identitaires, du nationalisme, du réformisme, et que certains d’entre eux ont carrément disparu, nous nous sommes patiemment concentrés sur l’éducation de la jeunesse aux idées marxistes. C’est grâce à cela, et seulement à cela, que nous avons pu grandir.

Ces idées nous donnent de la confiance et un optimisme révolutionnaire. Mais cet optimisme révolutionnaire des marxistes est différent de la simple « pensée positive » et repose sur une vision à long terme de l’histoire. Les marxistes reconnaissent qu’il n’y a pas de raccourcis, mais que la crise du capitalisme est un processus inévitable qui pousse les gens vers des conclusions marxistes.

Mais comme l’a dit Marx, les idées dominantes dans une société sont les idées de la classe dominante. Par conséquent, nous devons nous battre pour nos idées. Le plan idéologique est un front crucial de la lutte. C’est pourquoi nous insistons tant sur l’importance de développer notre presse, comme l’a expliqué Donovan Ritch, militant de La Riposte socialiste, lors de la séance sur la presse et les finances. Notre presse a fait d’importants progrès au cours de la période récente, notre journal anglophone Fightback étant devenu un bimensuel en 2021 et ayant ajouté cette année quatre pages dans chaque numéro consacrées à la théorie.

Il a également été annoncé au cours du congrès que la campagne d’abonnement à La Riposte socialiste et Fightback avait atteint son objectif de 350 nouveaux abonnés. Les attaques des médias bourgeois contre les travailleurs fédéraux en grève pendant la grève de l’AFPC ont montré une fois de plus l’importance pour les travailleurs d’avoir leurs propres médias. Cette campagne d’abonnement réussie est un autre pas en avant dans la construction de la presse révolutionnaire au Canada et au Québec.

Un enthousiasme débordant

Ted Grant, le fondateur de la TMI, avait l’habitude de dire que sans enthousiasme, on ne peut rien accomplir. Les camarades de la TMI au Canada ont suivi ce conseil. Un enthousiasme débordant imprégnait le congrès, comme en témoignent les conversations politiques constantes entre les séances, au cours desquelles des camarades de tout le pays partageaient leurs expériences et leurs réflexions sur nos perspectives politiques. Le comptoir de littérature était constamment occupé par des camarades qui achetaient leur lot de livres marxistes – nous en avons vendu plus de 7 600 $ au cours de la fin de semaine! Le dimanche soir, nous avons organisé une levée de fonds dans une atmosphère électrique. Dans un esprit d’internationalisme concret, la moitié de l’argent collecté servira à financer un nouveau centre international à Londres.

Les camarades sont repartis animés d’un optimisme révolutionnaire et d’un sentiment d’urgence pour construire les forces du marxisme. Alors que la crise du capitalisme fait retomber la société dans la barbarie, il en résulte des souffrances incalculables, la misère et des menaces pour notre avenir même sur cette planète. Mais comme le montrent nos perspectives, la classe ouvrière commence à bouger et à riposter. La guerre des classes se profile à l’horizon. Pour mener les travailleurs à la victoire dans cette bataille, une organisation – un parti révolutionnaire – est nécessaire. Fightback/La Riposte socialiste construit ce parti. Aucune tâche n’est plus importante, et nous vous invitons à nous rejoindre dans cette lutte.

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